Jacques Lamontagne : Faire son séraphin

À propos du bédéiste

Né en 1961 au Québec, Jacques Lamontagne commence par dessiner dans ses cahiers d’écolier. Les religieuses chargées de son éducation, plutôt que de le punir, mettent à profit ses talents en lui demandant de représenter des scènes religieuses au tableau! Ce premier contrat d’édition lui vaut un salaire en bonbons, mais surtout, le virus de la publication.

Ce pouvoir, Jacques découvre vite qu’il le possède aussi, mais choisit de ne pas l’exercer tout de suite dans la bande dessinée. Travaillant pour des agences de publicité, il y devient directeur artistique, mais préfère tout plaquer pour devenir illustrateur pigiste. Il travaille alors avec des agences de publicité, des maisons d’édition et des magazines basés en Amérique du Nord et en Europe. Cette multiplicité de contrats l’amène à expérimenter de nombreux styles graphiques.

À la fin des années 1990, Jacques travaille activement pour le magazine d’humour québécois Safarir, où il crée Bertrand le rêveur, un personnage capable de transformer en scène de cinéma n’importe quelle scène de la vie banale. Il y propose également « Les Contes d’Outre‑Tombe ».

Travaillant parallèlement sur les couvertures de nombreux romans (par exemple, la série à succès Amos Daragon), Lamontagne choisit finalement un nouvel Everest : devenir auteur de BD à temps plein. Internet lui permettant de mieux faire voyager son travail, Jacques propose des projets à des éditeurs européens. Le succès est au rendez-vous dès sa première série, Les Druides, publiée aux éditions Soleil et réalisée sur un scénario de Jean‑Luc Istin. En 2009, toujours chez Soleil, Jacques Lamontagne scénarise la première aventure de la série Yuna, mise en images par le dessinateur chinois Ma Yi. En 2010 paraît le premier tome de la série Aspic : détectives de l’étrange, chez Quadrants. Il scénarise au même moment le diptyque Van Helsing contre Jack l’Éventreur pour la collection 1800, qui lui vaut le prix Albéric Bourgeois. Depuis, Jacques Lamontagne a publié trois albums de Shelton & Felter aux éditions Kennes. Il sort en 2020, pour les éditions Dupuis, le premier tome du western Wild West, réalisé sur un scénario de Thierry Gloris : l’occasion pour lui d’offrir son trait puissant à une certaine Martha Jane Canary, appelée à devenir Calamity Jane...

Incroyable touche-à-tout, à l’aise sur tous les tempos graphiques, Jacques Lamontagne entraîne ses lecteurs dans tous les univers qu’il choisit d’explorer. Après avoir conquis le cœur des lecteurs de son Québec natal (remportant au passage plusieurs prix Boréal), il s’est maintenant construit une solide réputation sous les latitudes franco‑belges.

Jacques Lamontagne
Photo : Éric Lajeunesse

Jacques Lamontagne : Faire son séraphin

Définition de l’expression

Faire son séraphin

Agir en avare, faire preuve de mesquinerie.

Consultez l’article séraphin dans le Dictionnaire historique du français québécois pour en apprendre davantage sur ce québécisme.

La langue par la bande

Par l’entremise du projet La langue par la bande, le Trésor de la langue française au Québec a rassemblé une vingtaine d’artistes de la bande dessinée d’ici afin de mettre en valeur l’inventivité du français québécois.

C’est avec brio que nos bédéistes ont relevé l’audacieux défi d’illustrer des expressions et locutions quotidiennes tirées du Dictionnaire historique du français québécois. Parfois poétique et souvent humoristique, le regard de chaque artiste révèle à la fois une dimension culturelle et une interprétation toute personnelle de notre langue imagée.

À travers la planche ou la bande, les sens littéral et figuré s’entremêlent parfois jusqu’à attribuer une nouvelle interprétation, toute personnelle, des expressions mises en images.

Pour redécouvrir avec plaisir des québécismes familiers, entrez dans l’imaginaire ludique de ces incontournables du neuvième art québécois et laissez-vous charmer par leurs œuvres inspirées de la langue!